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PERSPECTIVES MACRO ÉCONOMIQUES

Que se passe-t-il après la première baisse de taux ?  

photo de la terre avec des graphiques boursiers

Cela fait maintenant plus d’une semaine que la Réserve fédérale américaine a décidé de baisser ses taux directeurs de 50bp afin de se donner toutes les chances de faire atterrir l’économie sans encombre. Comme nous l’avons régulièrement évoqué, il s’agit d’une mission particulièrement délicate au regard des épisodes historiques.  

Le résultat n’en est pas moins déterminant pour la performance des marchés.  

La décision récente de la Fed d’ajuster sa politique monétaire de 50bp dès le début a ouvert la porte à des anticipations agressives de baisses de taux de la part des marchés. Avec plus de 200bp d’assouplissement monétaire attendus, les marchés anticipent une Fed contrainte de soutenir vigoureusement la croissance. A titre de comparaison, elle avait baissé ses taux de seulement 75bp pour réaliser le soft landing de 1995. En revanche, il ne s’agit pas de l’anticipation d’un scénario de crise comme en 2000 ou 2007 avec des baisses de taux de plus de 300 voire 400bp sur une période de 12 mois suivant le premier ajustement.  

Graphique de l'assouplissements monétaires aux Etats Unis
2 blocs de couleurs violets

Lorsque les banques centrales réalisent la première baisse des taux directeurs, la réaction de court terme est généralement positive pour les actifs risqués. Soit parce qu’ils saluent l’intervention espérée pour stimuler une croissance en difficulté (à l’image de la banque centrale chinoise cette semaine), soit par le souci de recalibrer une politique monétaire qui ne justifie plus d’un tel degré de restriction. Au-delà de la réaction de court terme, et comme une sorte d’évidence, la trajectoire des marchés est hautement dépendante de l’ampleur du freinage de l’économie. En l’absence d’atterrissage ou si le freinage de l’économie est modeste, la performance des actions est significative.

A l’inverse, une économie qui ralentit plus que prévu ou sombre en récession entraîne des replis significatifs. En moyenne, dans les 6 mois suivant la première baisse des taux directeurs, les marchés actions américains reculent de 3% et abandonnent environ 4% dans les 12 mois (assouplissements monétaires depuis 1981 et hors COVID). Mais ces moyennes sont peu conclusives, la dispersion étant importantes avec des parcours qui s’échelonnent de -14% à 6 mois et -21% à 12 mois dans l’hypothèse d’une crise et/ou de récession majeure à +13% à +16% dans l’hypothèse d’un atterrissage réussi de l’économie. En zone euro, difficile de tirer des conclusions en raison d’une politique monétaire dont l’objectif est limité à la lutte contre l’inflation et où la réaction des marchés a surtout été souvent liée à la politique monétaire américaine plus réactive.  

graphique S&P500 avant et après la première baisse des taux aux Etats Unis
Eurostoxx avant et après la première baisse des taux  en Europe

Pour les marchés obligataires, le pivot des banques centrales est généralement la confirmation de la baisse des taux sur l’ensemble des maturités. Les plus courtes étant les plus impactées par l’action des banques centrales, la courbe des taux se repentifie généralement de façon substantielle. Les performances des actifs obligataires peuvent ainsi être significatives dans les mois qui suivent la première baisse des taux directeurs, offrant un couple rendement risque attractif. Ainsi, le 10 ans américain abandonne en moyenne 50bp dans les 6 mois qui suivent la première baisse de taux et plus de 140bps après 12 mois. En termes de performances, cela équivaut à des rendements compris entre 7% et 22% (détails ci-après).  

graphique des taux 10 ans avant et après la première baisse des taux aux Etats Unis
graphique des taux 10 ans avant et après la première baisse des taux en Europe

Sources des graphiques : LSEG Datastream Natixis Wealth Management

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Benoît Peloille Chief Investment Officer